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TofsPersos
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5 septembre 2009

Je vide mon sac... un peu.

Je me suis souvent dit que je n'étais pas capable de ne tenir en place et qu'il fallait que je change de vie régulièrement... C'est cyclique, 4ans a Rennes, 4 a Paname, la on en est presque a 3 a Tokyo, et c'est peu dire qu'il y a déjà 2/3 trucs qui me trotte dans la tête depuis quelque temps.

La faute a une réelle instabilité ou au fait que je n'ai pas encore trouvé le bon endroit et/ou le bon boulot? Peut être un peu des deux certainement... Il est vrai que la vie professionelle au japon déborde tellement sur la vie privée, qu'il est dur d'y trouver sa place. Certains français que j'ai rencontre s'en accommode plutôt bien, d'autres passent leur vie au taf et voient très peu leur famille quand ils en ont. Autant dire de suite qu'il y a 0 chance sur 1 milliard que je m' habitue a cela...

A cause de la vie a Tokyo aussi... Que du béton, du stress, des gens pas agréables... Un problème récurant dans les (très) grandes villes mais probablement qu'en habitant en province, Sendai par exemple, la vie y serait plus douce. A chaque fois qu'on va voir les parents de Tomomi la bas, on s'étonne de la gentillesse de gens, de voir des sourires dans la rue... Beaucoup plus tranquille et plus vert que Tokyo (pas bien compliqué non plus)malgré sa population de plus d'un million d'habitant. Malheureusement, peu ou pas de travaille pour moi.

Mais finalement le plus dur a assimiler c'est la mentalité des japonais au travail, leur façon de bosser et de tout accepter. Et la, il y a un fossé gigantesque qui nous sépare. Pas forcement que les gens soient méchants, mais j'ai parfois l'impression de voir des robots, agissant et réagissant tel qu'on leur a appris, et inversement incapable de réagir a ce qu'il n'a pas été prévu. Et forcément un étranger ne réagis de la même façon qu'un japonais face a une même situation, ce qui accentue d'autant plus le décalage. Ce trait de caractère semble tout de même être plus prononce sur Tokyo que dans le reste de l'archipel... (Un japonais de Fukuoka me disait exactement la même chose d'ailleurs).

Cette façon aussi d'accepter la fatalité (qui souvent n'en est pas une, faudrait juste se sortir les doigts du c.. et réfléchir un peu, c'est tout) qui se traduit par un mot:  " shoganai", littéralement "on peut rien y faire". Et ce mot sort a toutes les sauces!

Exemple au taf, j'ai fait remarquer que grâce a un petit programme, pondu en une journée par un des 40 ou 50 programmeur de la boite, fluidifierait une partie de notre travail et nous permettrait ainsi de nous focaliser sur les taches essentielles tout en gagnant du temps (et pourquoi pas rentrer a des heures raisonnables, soyons fous!).

Réponse: " Ben ça serait bien mais c'est comme ça (que ça été conçu), on peut rien y faire, faut s'y adapter et on ne peut que prendre notre courage a deux mains." En gros si on lit entre les lignes, ça signifie qu'il faudrait qu'ils aillent voir le gars qui a conçu le projet, (forcément quelqu'un de plus haut place), remettre en cause le plan initial ( et éventuellement les compétences du mec en question ) et que ça, c'est hors de question et qu'il préfère encore se taper tout le taf a la main.

Tout le monde doit bien rester a sa place et pas besoin de penser puisque qu'un plus haut grade l'a déjà fait.

En bref, tout un ensemble de chose qui fait que d'évidence, il n'y a pas d'avenir a moyen/long terme pour nous au japon. Un départ est donc inéluctable mais pour autant, il n'y aurait aucun regret a être venu ici. Je me dit aussi que le jour ou nous partirons, j'aurais un petit pincement au coeur quand même. Car le japon est, comme je l'ai souvent dit, un pays de fort contraste a tous les niveaux et qu'il reste énormément de chose extrêmement attachante dans ce pays... Les gens, l'ambiance, une certaine générosité, sa culture si particulière.

Je me contredit ou quoi?  Oui et non en fait...  :) C'est vraiment un sentiment dur a expliquer... Disons que le japon gagnerai beaucoup a se franciser: prendre un peu plus le temps de goûter a la vie, être capable de dire non afin de ne plus tout accepter, développer son sens critique et moins suivre la masse (sérieux faudrait que je fasse un post la dessus... Le moutonnage est une hygiène de vie ici. Ca reviendrait a parler du poids d'une société et de la contrainte qu'exerce tout un peuple sur le mouton noir).

Inversement, les français gagnerai aussi beaucoup a se japoniser un poil :))    Moins de grève, relations au taf moins houleuses, le coté "bon enfant" aussi...  Tu peux organiser n'importe quel évènements, concerts, fêtes culturelles et même beuverie sans que ça dégénère en baston, vols ou casse divers.

Un exemple plutôt sympathique: Comme en France et dans le reste du monde, il y a des supporters plus ou moins bruyants et colorés. Pendant les matchs, ils mettent l'ambiance et déverses des tonnes de confettis, se balance des rouleaux de PQ dans les dents entre clubs rivaux, bref font leur truc de supporter(gentillement), mais après, ils rangent!  Le stade se retrouve quasiment aussi propre a l'arrivée qu'au départ.   :)

Je crois finalement qu'on peut parler des heures sur le Japon, et continuellement osciller entre "ça me saoule" et " c'est cool", c'est que qui en fait un pays si attachant peut être... Singulier dans tous les cas.

Bon, ben ça fait du bien de sortir un peu le trop plein de raz-le-bol...  :)

Allez hop, on ferme!

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Commentaires
T
Salut l'ami,<br /> Cela me fait toujours autant plaisir de te lire ... comme on s'est loupé à Paris je te propose que tu m'envoie ton n° de tél et l'heure à la quelle appeller ...<br /> Comme vous on a pris notre destin en main et on s'est arraché de Paris - des malades je vous dis - aucun regret ... juste des fois j'aimerais croiser des gueules de notre enfance, revenir à l'appart de mes parents à Ermont comme au bon vieux temps ... et oui tout ça s'est loin ...<br /> A+, Thomas de la Yote.
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